Le narrateur des Plumes du coq est un adolescent arraché à son village et cloîtré dans un internat. Sur cet établissement règne un Supérieur obsédé par la chasteté comme on l'est par le sexe. Et dans ce mondé clos on célèbre un culte ambigu : celui de l'Epoux, sorte de dieu lascif et efféminé, inspiré d'une certaine imagerie catholique, un Epoux qui nourrit les fantasmes des cœurs sensibles et des corps impatients. Dans cette atmosphère se développent des « amitiés particulières » vécues sur un mode à la fois burlesque et cruel, aux frontières, incertaines du réel et de l'imaginaire.
L'histoire racontée se situe en Belgique, à l'époque où la Question royale a conduit le pays au bord de la guerre civile. L'Eglise, qui défend la monarchie, a lancé ses jeunes troupes dans la lutte contre les ennemis du roi. Le héros du livre connaît enfin, et pour la première fois, l'effervescence de l'Histoire et la tentation de la liberté. Il s'expose à trahir son camp, oublier l'ami et la religion de l'amour.
Ce roman est une « éducation sentimentale ». Conrad Detrez y affirme l'originalité de sa vision des choses, beaucoup d'humour et un tempérament vigoureux, proche des grands peintres fantastiques de son pays natal.