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Imprimé le 02/10/2024


Talleyrand, ou, Le sphinx incompris
Flammarion 1970
Résumé :
Peu de personnages ont excité plus de haine et plus d'admiration que Talleyrand. La curiosité passionnée qu'inspire cet homme sans passion est inextinguible car il s'est voulu indéchiffrable et il l'a été. Il s'agissait de retrouver l'homme sous ses masques, en s'accrochant à tous ceux qui l'ont connu, l'ont entendu, l'ont peint et ausculté. Puis il fallait fixer ses traits. Était-ce possible? Il est si diapré, si miroitant qu'au cours de quatre années de vie commune on croit que chaque jour le fait redécouvrir et l'on est dangereusement tenté de le redéfinir à chaque page. Quelle erreur ce serait. On ne définit pas M. de Talleyrand, on l'accompagne. La promenade à travers quatre-vingt-quatre années bouleversées est passionnante, du séminaire aux boudoirs, des autels aux tripots, de Versailles aux officines louches. Ici et là il est comme la soie: elle chatoie, les reflets s'évanouissent, le tissu demeure.
Ce ne sont pas précisément les thèses de tel historien, de tel biographe qui ont permis à cet inquiétant visage de se montrer à nous plus librement qu'il ne l'a jamais fait. Nous devons cela à l'air de notre temps contestataire et anarchique qui a le pouvoir de faire tomber les masques. Talleyrand, pour qui LES LIAISONS DANGEREUSES étaient sans danger, se trouvait dépaysé dans la société bourgeoise du siècle de Joseph Prudhomme. Il s'est ennuyé à mort, c'est visible, dans certains ouvrages qui lui furent consacrés pendant cette morne époque; aussi fit-il faux bond à ses biographes et garda-t-il son masque de sphinx. Nous avons depuis changé de lunettes...L'occasion était bonne de lui dire:"Monsieur de Talleyrand, asseyons-nous et causons." Comme nous lui avons épargné les faux sermons, il nous a peut-être montré son vrai visage.
Jean Orieux