Il y a de l'inconscient dans l'entreprise. La plupart des dirigeants le vivent au quotidien, mais les concepts pour le dire sont rares ; il faut les inventer. Freud nous y invite, tout au long des textes qu'il a consacrés au lien social. Il y montre que tous les phénomènes collectifs s'organisent autour de la mémoire d'un " Grand Homme ", la figure d'un fondateur. C'est toute une conception de l'organisation, de la stratégie, du métier et des ressources humaines de l'entreprise qui est remise en cause par l'intrusion du désir et du fantasme dans la rationalité du discours sur la gestion. Dès lors, la qualité essentielle du dirigeant n'est-elle pas son aptitude à repérer l'inconscient de l'entreprise dont il a la charge ? Et l'art du management n'est-il pas avant tout un art de l'interprétation ?