Dabord, en cet été 1976, la plaine lombarde écrasée de chaleur et, à lhorizon, décoloré sous un soleil de plâtre, le Palazzo Pedrotti.À toute demeure fantastique, il faut au moins trois éléments. Un narrateur qui se laisse enfermer dans cet espace fictif. Des revenants qui le parcourent. Des peurs qui lagitent. Autrement dit, un jeu de balancier entre présent, passé et futur...Au Palazzo veille le comte Giuseppe Pedrotti qui vieillit auprès de son fantôme préféré, la sublime cantatrice Adélaide Belgioso qui senferma en 1817 avec lun de ses ancêtres dans une petite île du lac de Garde. Deux autres femmes se joignent à la ronde : Lisa, qui tente darracher Giuseppe à sa rivale de lombre, et Henriette, torturée par une extinction de voix.Les miroirs sont nombreux au Palazzo Pedrotti. Les reflets, les surprises, les apparitions et les découvertes aussi. Sur ses plafonds peints se disputent des amours joufflus et des muses alanguies. Lactualité italienne vient battre et mourir contre ses murs rococo. En toile de fond, la musique de Rossini et plus précisément la « divine partition de Tancrède » dont parlait déjà Stendhal...Et toujours, comme une obsession, la canicule qui oppresse et ralentit laction, la suspend dans son éternité romanesque.