Dans les années 1920, en Virginie occidentale, Joshua et Joylette habitent une modeste ferme avec leurs quatre enfants, à qui ils transmettent leur curiosité du monde et une dignité teintée de modestie. « Vous êtes aussi bons que n’importe qui dans cette ville, mais vous n’êtes pas meilleurs. », ne cesse de répéter le père. Katherine, la benjamine, passe ses journées à compter. Elle calcule le nombre de pas pour aller à l’école, mesure la hauteur des arbres, se questionne sur la distance qui sépare la Terre de la Lune… Grâce à ses capacités exceptionnelles, elle entre au lycée à 10 ans, puis obtient ses diplômes universitaires à 18. Elle commence ensuite une carrière de professeure, mais c’est un autre avenir qui l’attire… Dans une Amérique où les droits des Noirs et des femmes restent encore à conquérir, elle trace consciencieusement sa route dans l’ingénierie aérospatiale à la NACA puis à la NASA. Et au fil des ans, malgré les réticences d'un milieu masculin marqué par la ségrégation et une forme de misogynie, elle prouve sa légitimité par l'exactitude de ses équations et l'ingéniosité de ses raisonnements. Et c'est à elle qu'en 1962, l’astronaute John Glenn demande de vérifier la justesse des calculs de sa trajectoire avant de partir en orbite autour de la Terre. Sept ans plus tard, on lui confie le calcul de la trajectoire d’Apollo 11. Objectif visé : la Lune. Dans l’ombre des hommes, Katherine fait, à sa manière, également décoller les droits des femmes et des Noirs. [Source :Editeur]
Commentaire de Laura (bibliothécaire) :
Savez-vous que Neil Armstrong a marché sur la lune en 1969 grâce aux calculs mathématiques d’une femme ? Cette femme, c’est Katherine Johnson et ce livre retrace son histoire. Je vous recommande la lecture de ce livre, il est porteur d’espoir et il m’a permis de me mettre dans la peau d’une personne victime de discriminations et de vivre de l’intérieur ses différents combats : scientifique, féministe et social ! De plus, l’auteure a fait énormément de recherches pour écrire son livre et cela se ressent durant la lecture. Il n’y a pas d’incohérences dans le récit et l’œuvre reste accessible aux lecteurs plus jeunes ! Si vous souhaitez en savoir plus, il existe un film sur les exploits de Katherine Johnson : Les figures de l’ombre (2016).
« Leur fille [Katherine] avait tenu tête au mépris trop souvent exercé contre les femmes, affronté le racisme véhiculé à l’encontre des Noirs, et surpassé la tristesse de son deuil. Elle en avait rencontré, des obstacles, qui semblaient à chaque fois s’être coalisés pour lui bloquer le passage, et toujours elle avait lutté. En tant que femme, elle avait combattu, par la seule force de son esprit, le refus des hommes de lui accorder la place qu’elle méritait ; en tant que scientifique, elle avait combattu, à travers ses prouesses, le dénigrement de ses recherches par des ingénieurs injustes ; en tant que Noire, elle avait combattu, de toute sa dignité, le rejet et le racisme des Blancs. Il était impossible de bâillonner son esprit, comme il avait été impossible de lui barrer la route jusqu’à la Lune. » p.4